Les conclusions

Après la mort de Bernard Laroche, cela aurait été plus facile pour Marie-Ange et sa sœur Murielle de témoigner contre Bernard. Si elles avaient dit aux autorités ce qu'ils voulaient entendre en affirmant que Bernard est coupable, elles auraient été rapidement innocentés et mis un terme à l’affaire en 1985. Mais toutes les deux savent que Bernard est innocent. Et depuis des décennies, elles en subissent les conséquences, c'est-à-dire un acharnement médiatique, du harcèlement, des menaces, de la violence verbale voire physique, des aller-retours en garde à vue et des emprisonnements. Est-ce que tout cela est justifié ? Auraient-elles dû mentir pour vivre en paix ? Elles ont choisi de défendre leur intégrité personnelle et leur conscience plutôt que de céder à la pression des autorités et l’opinion publique. Toutes les deux se battront jusqu'à leur mort pour proclamer l'innocence de Bernard.

 

Le dernier témoignage de Murielle du 5 novembre 1984, où elle s'est affirmée et a dénoncé que ses auditions ont été mises sous pression, a fortement déplu au capitaine de la gendarmerie Etienne Sesmat et au juge Lambert. Remettre en question le travail des gendarmes dans une enquête aussi proéminente et oppressante que celle-ci était inacceptable pour ces chefs d'équipe.

 

Etienne Sesmat et le juge Lambert, tous deux chargés de l'enquête, venaient d'être mutés dans les Vosges. Ils avaient respectivement 30 et 32 ans au moment des faits. Malheureusement, ils étaient encore novices dans le métier et sans expérience. Ce qui a fortement porté préjudice dans toute l'affaire Gregory. Malgré leur implication et leur détermination à vouloir trouver le coupable, la pression médiatique, celle de la famille Villemin et de l’opinion public, a entraîné une multitude incalculable d'erreurs dans l’affaire.

 

Après quarante ans d'accusations contre Bernard Laroche, cela s'est ancré dans les mœurs, tout comme la haine envers Murielle, ainsi que les accusations contre Jacqueline et le reste de la famille. Seules les personnes impartiales pourront prendre suffisamment de recul et revoir l'affaire d'un autre œil. Jusqu'à ce jour, il y a eu des centaines, voire des milliers, d'hypothèses et de versions différentes sur la culpabilité de Bernard Laroche. Mais jusqu'à présent, aucune charge n'a été retenue contre lui. A ce jour, il est officiellement innocent.

 

« Rien ne menace la permanence des choses que l'imagination de l'homme. » Yvon Rivard

 

Il est indéniable que l'énigme entourant la mort de Grégory ne cesse de susciter des questions. Depuis ce tragique jour du 16 octobre 1984, l'affaire a pris des allures chaotiques. Une multitude d'enquêtes, menées par des acteurs de tous horizons, qu'ils soient journalistes, imposteurs, experts, ou novices, ont contribué à bafouiller les pistes. De faux témoignages se sont mêlés à de vrais, des innocents ont été accusés à tort.

 

Face à ce tumulte, il devient impératif de faire table rase et d'aborder cette enquête sans préjugés ni croyances préconçues. Il est crucial de repartir de zéro pour explorer en profondeur la véritable identité du corbeau. Seul un regard objectif et impartial pourra nous permettre d'élucider ce crime et d'apporter enfin la justice que Grégory Villemin et sa famille méritent depuis tant d'années.

 

Accusé Bernard Laroche n’a jamais porté ses fruits si ce n’est que remplir le vide d’une affaire non élucidé.

 

Jean Marie a tué son cousin Bernard Laroche. Sa peine de 5 ans de prison dont un an avec sursis a été annulé pour la simple raison qu’il avait passé suffisamment de temps en détention provisoire.

Jean Marie était pourtant sûr de l’innocence de son cousin. La pression des médias, des enquêteurs et de l’opinion publique ainsi que la perte de son fils lui ont mis le doute sur son cousin au point qu’il a fini par y mettre lui même des soupçons.

 

Il est clair que Jacky a vécu une enfance difficile, marquée par une mère qui n'a pas su le protéger et un beau-père qui l'a maltraité physiquement.

 

En se faisant passer pour le corbeau, Jacky cherchait juste à exprimer son besoin d'être accepté et à trouver une place dans sa famille, une place qu'il n’a jamais eue. Il voulait juste participer au diners de famille le dimanche comme ses frères et sa sœur.

 

Les insultes envers sa mère et le désir de la mort d'Albert sont le reflet de la douleur profonde qu'il a subie en tant que bâtard et des sévices qu'il a endurés.

 

Il est également évident qu'il ressentait de la jalousie envers son demi-frère Jean Marie, qui semblait avoir une vie bien plus enviable que lui. Cette jalousie qui a pris de l’ampleur chaque année, sa quête désespérée d’acceptation au sein de sa famille, du rejet et de la souffrance profonde de Jacky à conduit à l’irréparable. La mort du petit Gregory.