L'affaire Gregory

Histoire de famille
En 1953, dans un petit village tranquille dans les Vosges, Monique Jacob, 21 ans commence à travailler à la filature d’Aumontzey. Elle y rencontre Albert, 23 ans qui travaille déjà là depuis longtemps., Albert lui fait la cour, mais Monique est réticente. Elle vient d’apprendre qu’elle est enceinte et quitte la filature. Sa tête est encore submergée de pensées pour celui qui l’a mis enceinte. Malheureusement, quand celui-ci apprend sa grossesse, il l'a rejete et ne veux plus aucun contact avec elle. Cette relation qui n’a duré que quelque mois à peine, n’a jamais vraiment été sérieuse.
Enceinte, triste et se sentant seule, elle reprend contact avec Albert et accepte ses avances.
Le 18 juillet de cette même année, alors enceinte de cinq mois, ils se marient et emménagent dans un pavillon à Aumontzey. Le 11 octobre, Monique donne naissance à Jacques. Ce même jour, Albert reconnaît Jacques comme son fils biologique. Ils l’appelleront par son surnom Jacky.
Albert et Monique auront cinq autres enfants : Michel, qui a quelques difficultés d'apprentissage, et de comportement, il se fait renvoyer de l’école car il a frappé le directeur, Jacqueline leur unique fille, Jean-Marie le père de Grégory, Gilbert, et le petit dernier, Lionel.
Albert a eu une enfance difficile. Son père, Gaston marié à Jeanne Marie Hollard, a eu quatre enfants avec celle-ci. Étienne, Yvette, Albert et Jeanine.
Étienne, le premier, était le souffre-douleur de Jeanne-Marie. Sous l'effet de l'alcool, elle le frappait régulièrement. En février 1931, Étienne a vomi dans son assiette, ce qui a fait sortir Jeanne-Marie de ses gonds, et l'a frappé violemment. Etienne a heurté sa tête contre le fourneau. Sa mère n'a pas osé téléphoner au médecin et ne l'a pas soigné, elle préfèrait cacher ses blessures sous un bonnet. Gaston était parti quelques jours pour son travail. À son retour, il découvre la blessure sur la tête de son fils et essaye de le soigner. Mais le 18 février, voyant l'état de santé de son fils empirer, Gaston l’emmène à l'hôpital de Bruyères. Les médecins de l'hôpital ont remarqué qu'Étienne avait subi de graves sévices et était malnutri. Deux jours plus tard Etienne décède des suites de ses blessures. Trois semaines plus tard, Jeanne-Marie a été condamnée à trois ans de prison pour défaut de soins à l'enfant. Elle était enceinte de sa dernière Jeanine et a accouché en prison en 1932. Elle est sortie de prison en 1934 avec sa petite fille.
En 1939, Gaston laisse sa femme et ses enfants pour partir à la guerre. Il a été emprisonné et tombe malade, il rentre chez lui alors en 1942. Mais c'était trop tard, sa femme avait rencontré un soldat allemand prénommé Hans. Elle a vendu les bêtes, pris ses affaires, laissant Yvette et Albert à leurs oncles. Bouleversé par le départ de sa femme, Gaston Villemin s'est pendu à un frêne dans le petit bois derrière l'église de La Neuveville-devant-Lépanges.
Pour Albert, cela a eu des répercussions tout au long de sa vie. Il sombre dans l'alcool et devient de plus en plus violent envers sa femme, et surtout envers son fils illégitime, Jacky.
Il lui fera subir tellement de mauvais traitements que Monique, va envoyer son fils vivre chez ses parents, Léon Jacob et Adeline Jacob.
Léon et Adeline ont eu 12 enfants, parmi lesquels l'une de leurs filles, Louisette, a eu un enfant avec son propre père, Léon. Cette relation incestueuse a donné naissance à une petite fille qui s’appelle Chantal et qui est handicapée mentale. Lors de son interrogatoire à la gendarmerie pour justifier cet inceste. Léon, n'assumant pas la situation et détestant Albert à déclarer que c’était Albert le père biologique.
Albert a fait de nombreuses tentatives pour récupérer Jacky chez Léon et Adeline, mais à chaque fois qu'il venait, il était très mal accueilli. Un jour, la situation atteignit un point de non retour quand Léon est sorti avec une fourche et a menacé Albert. Toute la famille de Monique n’appréciait pas Albert, surtout Marcel, un des frères de Monique, qui faisait toujours l’intermédiaire entre son père Léon et Albert. Marcel avait une sacrée personnalité et savait s’imposé lors des altercations familiales.
Jacky a grandi avec Bernard Laroche, son cousin germain, car Bernard a perdu sa maman lorsqu'elle a accouché de lui. Elle a fait une hémorragie suite à sa césarienne. Par conséquent, Bernard a également été pris en charge par Léon et Adeline, qui sont aussi ses grands-parents maternels. Malgré le fait que Bernard et Jacky aient grandi ensemble, ils n'ont jamais été très proches. Bernard était plus proche de son oncle Marcel, avec qui il n'avait que 9 ans de différence. Physiquement, ils se ressemblaient beaucoup, tous deux ayant une grosse moustache et des favoris.
Lorsque Jacky avait 10 ans, il est retourné vivre chez ses parents. À l'âge de 14 ans, il a quitté l'école pour commencer à travailler à la filature afin de subvenir aux besoins de sa famille. Au travail, il avait l'habitude d'exagérer des histoires pour attirer l'attention, ce qui a valu à ses collègues de l'appeler "le vantard mythomane".
À l'âge de 17 ans, Jacky a surpris une conversation entre sa tante Cécile et sa mère, apprenant ainsi qu'Albert n'était pas son vrai père. La nouvelle s'est rapidement répandue, certaines personnes étaient déjà au courant, tandis que d'autres ne l'étaient pas.
Lorsque son frère Michel, surnommé "l'illettré", a découvert que Jacky n'était pas le fils d'Albert, il ne s'est pas retenu de l'appeler "le bâtard" et s’est imposé de vouloir reprendre sa place d’'aîné. Jacky a été rejeté par tout le monde. Étant déjà introverti, il s'est isolé de plus en plus et s'est plongé dans sa passion, la pêche.
Pendant ce temps-là, Jean-Marie, jeune petit garçon épanoui, adore jouer avec ses copains, draguer les filles et faire de la moto. C'était un garçon assez facile à vivre, sans problème, ce qui facilitait la vie de ses parents, qui avaient déjà eu assez d'ennuis avec leurs deux premiers enfants Jacky et Michel.
La même année, Jacky rencontre Liliane Jacquel, une femme intelligente qui commence sa carrière de journalise correspondante locale au journal de la Liberté de l'Est. Mais elle ne gagne pas encore sa vie en tant que journaliste mais en tant que couturière à son domicile. Cependant, cette, jeune femme est profondément instable. Durant son adolescence, elle avait fait plusieurs tentatives de suicide et a déjà frappé à plusieurs reprises son propre père, Roger Jacquel.
Sa réputation est déjà bien encrée dans le village. Crises d’hystérie, folle, cinglée, putain, sont des termes souvent utilisés pour la décrire. Malgré les dires, Jacky tombe éperdument amoureux d'elle. Il lui avoue qu'il n'est pas le vrai fils d'Albert, persuadé qu'elle allait le rejeter comme tout le monde. Elle lui a répondu : "Je me fiche que ce ne soit pas ton vrai père, c'est pas lui que j'épouse, c'est toi."
En 1972, Jacky et Liliane donne naissance à un petit garçon nommé Eric. Peu de temps après, Jacky convoite les deux familles pour demander Liliane en fiançailles. Michel choqué par cette annonce s’exclame devant tout le monde, y compris le père de Liliane : "T’es complètement fou, tu ne vas pas te marier avec cette cinglée. C’est une putain." Le père de Liliane, Roger n’apprécie pas. Malgré sa mauvaise réputation, elle reste sa fille. Du coup Michel et Roger se sont insultés et se sont menacés de se battre. C’est le commencement de la haine entre les deux familles.
En août 1973, Liliane et Jacky se marient. La mère de Liliane, Paulette avait une relation conflictuelle avec sa fille. Celle-ci dira à Monique : "Je suis enfin contente de me débarrasser de cette garce"
Quant à Jacky et Liliane, ils vivent une relation tumultueuse, partagés entre la haine et l’amour. Jacky avait un léger problème avec l’alcool, il lui arrivait parfois de se montrer violent envers sa femme, c’est déjà arrivé qu’il la frappe jusqu’à ce qu’elle ait le nez en sang. De son coté, elle est extrêmement jalouse et castratrice. Quand Jacky partait à la pêche, il était constamment interrogé. Ou étais- tu ? avec qui ?
Plus les jours passaient, plus les disputes se multipliaient. Dès qu’un des deux sortait de la maison, cela créait un problème pour l’autre. Pour éviter les conflits, Jacky et Liliane s’enfermaient de plus en plus à la maison.
En avril 1975, Michel épouse Ginette. Quelques jours avant leur mariage, Jacky lui dit : "Est-ce que t’es au courant que notre mère est une putain ?" Michel, choqué par ces propos, n'a pas invité Jacky à son mariage. En effet, Jacky en veut terriblement à sa mère d'avoir fait de lui un "bâtard" .En se faisant engrosser par un inconnu Jacky considère qu’elle est la source de toute sa souffrance. Elle n'a pas non plus su le protéger du rejet et de la violence d'Albert.
En 1976 Mariage de Bernard et Marie-Ange Bolle. Marie-Ange a 9 frères et sœurs. C’est une bonne fêtarde, un peu garçonne, elle boit des bières comme un homme, encore un peu ado dans sa tête. Elle aime sortir en boite, sortir avec ses copines. Bernard est plus calme, il préfère les soirées comme le cinéma, ou un apéro avec quelques potes.
Cette même année, Jean Marie alors âgé de 17 ans, fait un tour en moto avec un ami à lui. Sur la route, son ami croise deux copines qu’il présente à Jean Marie, une des deux était Christine âgé de 15 ans.
En 1977, Michel est très proche de ses parents. Il fait construire sa maison à moins de vingt mètres de distance de chez eux. Michel avait une légère déficience mentale, il n'était pas très grand et quelque peu nerveux. Physiquement, il était la copie conforme de son père. Pas besoin de faire un test ADN pour savoir qu'Albert était bien son père biologique.
Le 11 juin de cette même année Jacqueline, l’unique fille d’Albert et Monique, épouse Bernard Noel surnommé Nonoche dans la famille.
En janvier 1979, Jean Marie et Christine se marient.
Un an plus tard, en aout 1980 ils donnent naissance à Grégory. Dix jours après, Bernard Laroche et Marie Ange Bolle donnent naissance à Sébastien. Malheureusement, Sébastien est né avec un kyste derrière la tête et a dû porter des drains. La même année, Bernard Laroche et Marie Ange ont emménagé dans leur maison qu'ils ont fait construire sur la route de Bruyère à Aumontzey, tout près de chez Michel et Ginette.
1981
En février 1981, Jean-Marie a commencé à travailler à la filature d’Aumontzey, comme ses frères Michel et Jacky, mais trois semaines plus tard, il s'est fait virer parce qu'il avait participé à la grève de l'usine. Cela s'est avéré être une chance pour lui, car grâce à son licenciement, il a trouvé du travail chez Autocoussin, une entreprise de fabrication de sièges de voiture. Quelques semaines après son embauche, il est devenu contremaitre, supervisant une dizaine d'employés, voire plus. Il est alors appelé "le chef". Quelques semaines après, Jean-Marie veut acheter un terrain à Lépanges pour faire construire sa maison. Il fait la demande à la mairie pour obtenir les autorisations nécessaires, et celles-ci sont acceptées. En revanche, au même moment Jacky veut acheter aussi un terrain, mais quand il demande les autorisations, celle-ci lui sont refusées.
Entre la promotion de contremaitre de Jean Marie et l'acceptation de ses autorisations pour son terrain à suscité un sentiment de jalousie chez Jacky.
Il est important de noter que Jacky a dû grandir chez ses grands-parents parce qu'Albert le battait, alors que Jean-Marie, le chouchou de la famille, a pu grandir avec ses parents. D'ailleurs, sa femme, Christine, ouvrière couturière à la Manufacture de Confection Vosgienne de Lépange-sur-Vologne, était très appréciée par la famille Villemin. C’est une jeune fille distinguée, douce, bien habillée. D’ailleurs, ils étaient invités tous les dimanches à dîner chez Albert et Monique.
Le 20 juin 1981, Jean-Marie et Christine ont fini de faire construire leur maison à Lépanges et emménage. Un mois après leur installation, Jean-Marie fait installer une ligne téléphonique. Et oui, c’est le début des téléphones fixes dans les maisons. Les gens adorent le concept et l'utilisent pour raconter tout et n'importe quoi, aussi pour faire des blagues téléphoniques. Cependant, ces blagues restaient généralement anodines répandant des éclats de rire.
En ce qui concerne la femme de Jacky, comme elle était largement désapprouvée par l’ensemble de la famille Villemin, elle n’était pas conviée aux diners de famille le dimanche. Par conséquent, le dimanche, Jacky et sa femme se réfugiaient chez le père de celle-ci. Roger Jacquel. Son père connaissait bien Jean-Marie car Roger était délégué syndical chez Autocoussin, et était au courant de tout ce qui se passait dans l'entreprise, rapportant tout le dimanche à sa fille Liliane et son gendre Jacky.
Septembre 1981
Jacky dit à Liliane :
"Ça y est, maintenant qu'il a été promu contremaitre, tout le monde l'appelle 'le chef'."
Liliane répond en riant :
"Haha, comme la musique."
Jacky continue :
"Oui, maintenant qu'il a installé un téléphone fixe, je vais lui faire une blague au téléphone. Va chercher le disque de 'Chef, un petit verre, on a soif'."
Jacky prend le combiné et appelle chez Jean-Marie. Celui-ci répond et entend la musique "Chef, un petit verre, on a soif". Ensuite, Liliane passe une autre musique, "J'ai le mal de toi". Jacky raccroche, et ils éclatent de rire.
mi novembre 1981 La bagarre
À la filature d’Aumontzey, Jacky et Michel avaient fini leur service de nuit. Dans les vestiaires, ils discutaient de la maison de leurs parents.
Jacky dit à son frère "Je te dis que nos parents ont une isolation thermique dans leur maison."
"Je te dis que non." Répondit Michel
"On parie ?"
Jacky gagna le pari, mais Michel ne voulait pas le reconnaître. Alors, Jacky lui donna un coup de poing au visage. Michel tombe par terre mais ne rétorque pas. Bien qu'il soit nerveux, il savait qu'il n'avait aucune chance face au "grand" Jacky. Les collègues les séparèrent.
22 novembre 1981
Le matin, Jacky téléphone en se faisant passer pour le corbeau.
"Allo," dit Christine.
"Salope."
Jacky raccroche et rappelle immédiatement.
"Pute!"
"Mais qu’est-ce que je vous ai fait ?" répond Christine.
"Ce n’est pas toi, c’est ton vieux."
"Eh bien, vous voulez que j’aille le chercher ?"
"Tu auras du mal, il est au travail."
Christine raccroche et appelle Jean-Marie au travail.
"Allo Jean-Marie ? Il y a un fou qui vient d’appeler à la maison et m’a insultée."
"Ce n’est rien, ça doit juste être une blague téléphonique."
Le soir, Jacky et Liliane décident de passer devant chez Jean-Marie et Christine. Jacky n’ayant pas le permis c’est Liliane qui prend le volant. Ils arrivent devant la maison, Jacky sort, marche sur le gravier et tambourine très fort à la porte. Il casse la vitre et passe son bras pour essayer d'ouvrir de l'intérieur. À ce moment-là, Christine hurle de terreur et allume la lumière. Pris de panique, Jacky court jusqu'à la voiture. Liliane démarre à toute vitesse. Christine entend le crissement des pneus et, paniquée et tremblante, rappelle chez Autocoussin.
"Jean-Marie, j’ai tellement peur. Quelqu’un a essayé de rentrer dans la maison, je ne peux plus rester ici."
"Appelle la voisine Méline," répond Jean-Marie.
"Ok."
Christine compose le numéro de sa voisine Méline. Celle-ci lui propose de venir dormir à la maison pour être plus tranquille, ce que Christine accepte.
Le lendemain, Jacky va au travail à la filature d’Aumontzey. Il croise son frère Michel. Toujours en dispute à cause de leur bagarre, ils ne s’adressent pas la parole. Cependant, Michel remarque que Jacky a un bandage à la main et des tout petits yeux, comme s'il n'avait pas dormi ou qu'il avait pleuré.
Décembre 1981
Jacky téléphone à Michel et prend la voix du corbeau.
"Tu es cocu avec Popov, et c’est lui le père de ton enfant."
Popov est le surnom de Bernard Laroche, seul la famille proche le surnomme comme ça. Après l'appel, Michel va voir Bernard et lui dit : "J'ai reçu un appel du corbeau qui dit que tu m'as cocu avec Ginette." Bernard jure à Michel qu'il ne s'est jamais rien passé avec Ginette. Michel fait confiance à Bernard et n'en tient pas compte. Bernard n'apprécie pas cet appel du corbeau qui veut mettre la zizanie entre Michel et lui. Bernard considère Michel plus qu'un cousin germain, comme un frère. Ce n'est pas pour rien qu'ils ont emménagé l'un à côté de l'autre à Aumontzey. C’est vrai que Bernard n'est pas un grand bavard, mais avec Michel, ils aiment passer du temps ensemble, boire un coup ou encore couper du bois.
Oui, Bernard est un grand séducteur, il aurait fait du pied à Christine à un mariage familial. Du pied, pas sûre... D'après Christine, elle aurait senti la pression du pied de Bernard sur le sien. D’après lui, il ne s'en rappelle pas, mais que si c'était le cas, c'est qu'il devait vraiment être éméché. Une autre fois, il aurait dit à Ginette : "Je t’aime... je t’ai toujours aimée." Il aurait également fait des avances à Liliane. Rien n’est sûr. Ceci dit, au début de sa relation avec Marie-Ange, il recevait encore des appels de filles, ce qui mit Marie-Ange en colère. Elle a déjà eu des doutes plus d’une fois sur sa fidélité.
Après l’appel de Jacky sur la soi-disant tromperie, Liliane téléphone à Ginette et l'insulte de "pute", mais Ginette reconnaît la voix de Liliane. Concernant les appels du corbeau, Les soupçons commencent à se manifester sur Jacky et Liliane.
23 Janvier 1982 Le plan du rétroviseur
Un samedi en fin d'après-midi, Jacky dit à sa femme : "Prépare-toi, mes parents nous invitent à prendre le café." Cela n’enchante pas Liliane mais pour une fois qu’ils sont invités chez Albert et Monique, elle accepte. Tous les deux prennent la route de Grange pour aller sur Aumontzey Alors qu'ils sont presque arrivés devant la maison, ils aperçoivent la voiture de sa sœur Jacqueline et de son mari Nonoche. Jacky s'assoit à côté de son père. Albert demande à Liliane : "Peux-tu nous ramener du café ?" Liliane pas très bavarde s’exécute. Jacky regarde le mari de Jacqueline dans le jardin.
"Qu'est-ce qu'il est en train de faire ?" demande Jacky.
"Il est en train d'accrocher un rétroviseur sur le fil à linge."
"Pourquoi fait-il ça ?" demande Jacky.
"C'est une stratégie qu’on est en train de mettre en place pour pouvoir apercevoir le corbeau si jamais il venait jusqu'ici. C’est une idée de Nonoche, comme ca quand je suis dans ma cuisine je peux voir tout ce qu’il se passe sur les cotés.
Jacky ne donne pas d’avis, Liliane sert les cafés.
Nonoche toujours occupé d’essayer d’accrocher ses fameux rétroviseurs, déclare forfait. « On les remettra un autre jour, les fils ne sont pas assez solides » dit-il. Nonoche est le gendre idéal, serviable, aimable et toujours prêt à rendre service à son beau père.
Albert sort dans le jardin, reprend les rétroviseurs et les range dans son tiroir. L'heure avance, la nuit commence à tomber. Jacky et Liliane décident de rentrer chez eux.
25 janvier 1982
Jacky s'ennuie et dit à sa femme : "Je vais appeler Michel." Liliane rigole.
Jacky prend sa voix du corbeau. Michel décroche.
"Tu sais Michel, toi et moi on faisait la Java quand on était petits. Je te connais très bien."
"Ça, ça m'étonnerait."
"Et si ! Je connais même ta maison, papier noir et blanc, les fleurs imprimées. D'ailleurs, j'ai le même buffet que toi. Oh merde !" Jacky raccroche immédiatement.
"Et merde," répète Jacky à sa femme.
"Ça, tu l'as dit !" répond Liliane sur un air vénère. Elle continue : “Tu t'es bien trahi. Tu veux qu'on se fasse griller ou quoi ? Tout le monde sait que mon père nous a donné son buffet qui est le même que celui de Michel. Tu n'as vraiment rien dans la cervelle.“
Après cet appel, Michel réfléchit, tourne en rond, et tout à coup, il pense avoir une idée de qui est le corbeau. Malgré un désaccord avec ses parents pour la énième fois, il se précipite chez eux pour leur faire part de sa suspicion selon laquelle le corbeau pourrait être le père de Liliane, Roger Jacquel.
Michel débarque chez ses parents, mais à peine arriver le téléphone sonne.
Sa mère Monique décroche.
"Tu peux mettre tes rétroviseurs, ça ne m'empêchera pas de venir, je passerai par derrière."
Le corbeau raccroche.
Michel demande à sa mère : "Qu'est-ce qu'il t'a dit ?"
Monique répond : "Il a dit que le rétroviseur ne l'empêcherait pas de venir." Michel, qui était absent samedi, n'est pas au courant de l'histoire. Michel demande alors : "C'est quoi cette histoire de rétroviseurs ?" Monique lui explique.
« Nonoche a voulu mettre deux rétroviseurs sur le fil à linge, ca nous permet d’avoir un champ de vision plus élargie. »
Michel revient sur l'intérêt de sa venue.
"Je suis sûr que le corbeau est Roger Jacquel !"
"Pourquoi dis-tu ça ?"
"Parce qu'il a dit qu'il avait le même buffet que moi !"
"Et Roger a le même buffet que toi ?"
"Non, mais Jacky, oui ! C'est Roger qui a donné son buffet à Jacky et Liliane."
Début de soirée, Michel et Albert s’ouvrent une petite bière et jase sur Roger et Liliane. « un alcoolique ce pauvre Roger » « Une vrai folle cette Liliane» « une vraie putain » Les insultes fusent à foison.
avril à aout 1982
Pendant plusieurs mois, le corbeau téléphone sans cesse chez Albert et Monique. Entre 3 et 20 appels par jour. Tantôt des appels silencieux, tantôt des insultes.
Tous les soupçons sont sur Roger Jacquel.
16 juillet
Par une journée ensoleillée, Albert, Monique, Gilbert et sa femme Marie-Christine décidèrent de partir en promenade, se dirigeant de Aumontzey jusqu'à la tour de retransmission de Granges. Leur objectif était de profiter du temps clément tout en discutant d'un plan pour démasquer le mystérieux corbeau qui les tourmentait depuis un certain temps.
Au cours de leur balade, Albert émit une idée astucieuse : "Lorsque le corbeau nous appellera à la maison, l'un de nous ira chez Michel pour appeler Roger Jacquel en même temps. Ainsi, si Roger décroche alors qu'il est supposé être au téléphone avec nous, cela l'exclura d’être le corbeau"
À peine rentrés à la maison, le téléphone sonna. Le cœur de Monique s'emballa d'excitation mêlée d'appréhension. Elle décrocha le combiné. C'était le corbeau. Sans perdre de temps, Monique tendit le téléphone à son mari et se précipita chez Michel pour téléphoner à Roger.
Monique compose le numéro de Roger, celui répondit toute suite avec un simple "allo." Monique raccrocha aussitôt, réalisant que Roger était bel et bien au bout du fil chez Michel. Il était maintenant certain que Roger n'était pas le corbeau. A l'époque les téléphones sonnaient occupés quand quelqu'un était en ligne.
Pendant ce temps là, Albert toujours au téléphone avec le corbeau entend « tu te pendras comme ton père » et raccroche.
Comment peut il savoir que mon père s’est pendu ? dit Albert abasourdi. Personne n’est au courant de ce secret familiale mis à part sa femme et peut être à peine ses enfants.
Aout 1982
Le téléphone sonne chez Monique et Albert. Monique décroche, le corbeau lui dit : "Ton mari peut se laver à l’eau de Cologne, ça ne l’empêche pas de sentir le vieux." Albert est allergique au savon, alors il utilise de l'eau de Cologne pour se laver, mais de nouveau c'est un détail si intime et personnel qu'Albert est choqué.
« Mais enfin dit Albert ! Qui d'autre que quelqu'un de la famille proche pourrait être au courant d’une telle information ? »
Septembre 1982
Liliane téléphone à Christine en se faisant passer pour le corbeau et lui fait croire que sa mère est victime d’un accident de voiture et qu'elle est plongée dans le coma. Christine, paniquée raccroche et téléphone toute suite à sa mère Gilberte.
Celle-ci décroche d’une voix apaisante et lui confirme que tout va bien , Gilberte n’a jamais été impliqué dans un accident de voiture. Christine réalise que c’est de nouveau le corbeau qui veut la destabiliser.
Au tour de Jacky de jouer le corbeau, il téléphone à son frère Michel
-Je connais tes horaires de travail, je sais quand tes enfants sont seuls."
Octobre 1982
Gilbert et sa femme Marie-Christine se rendent chez Jacky et Liliane pour coudre des rideaux. Liliane étant couturière à domicile, sa machine Le téléphone sonne, Jacky décroche et raccoche au même moment mais il garde le téléphone et annonce que c’est le corbeau à Gilbert et Marie Christine. Il commence un monologue et simule une conversation avec le corbeau.
- C’est encore toi ? Tu t’amuses bien, hein ? Tu sais, je ne travaille plus beaucoup, on a le temps, on peut s’amuser. J’ai l’habitude de veiller, j’ai travaillé en tant qu'agent de nuit. Vas y, on va s’amuser un peu, ça passe le temps. Surtout que je ne dors pas beaucoup, ça m’arrange. Tu veux que j’appelle ma femme ? Mais oui, je vais te la passer. Il veut te parler, ce fumier-là. Attend, on va parler de toi dans l’article demain dans la presse.
- Allo, hein quoi ? Je n’ai rien compris, pauvre cloche. T’es une grosse cloche pour moi. Tu n’es même pas un homme pour moi. Dis, t’es un homme ? en s’exclamant plus fort.
Jacky : t’es une belle lavette hein
Liliane : tu m’as sauté, t’a sauté la belle mère non mais ho ! tu crois quoi toi ! t’en as ? ben ca m’étonnerait car si t’en avais vraiment tu réagirais pas comme tu le fais. Tu ne te servirais pas du téléphone
Jacky : montre-toi qu’on te casse la gueule
Liliane : Je suis la seule à savoir quoi
appel enregistré pas de voix de corbeau
Le téléphone sonne une deuxième fois, Jacky décroche et raccoche. Il garde le téléphone en main en faisant semblant de parler au corbeau, il réitère sa simulation.
- Ça y est, c’est encore toi, tu recommences ton bordel, espèce de fumier, crapule, pourri, tu remets ça ? Parle donc, espèce de cocu, tiens je vais te passer mon frangin.
Gilbert prend le combiné. Haaaaa ha ha ha ha ha, va te faire péter va. Va te faire péter. Dit Gilbert. Jacky reprend le téléphone et raccroche. (Appel silencieux enregistré, pas de voix du corbeau. Jacky confirmera dans sa déposition qu’il n’y a jamais eu d’enregistrement entre lui et le corbeau)
Le téléphone sonne une troisième fois. Bernard a essayé de téléphoner les deux fois précédentes mais à chaque fois la personne raccrochait et le téléphone sonnait occuper. Cette fois-ci Liliane décroche.
-Allo, c’est Liliane ? dit Bernard
- Oui.
- C’est Popov, qu’est-ce que vous faites ce soir ? (popov surnom de Bernard Laroche)
- Ben, Jacky travaille ce soir.
- Ha merde.
- Oui, pourquoi dis-tu ça ?
- Parce que je voulais proposer qu'il descende jouer à la belote.
- Il travaille tous les week-ends maintenant.
- Il y a quelqu’un qui téléphonait tout à l’heure ? J’ai essayé d’appeler, ça sonnait occupé.
- C’était l’autre espèce d’andouille.
- Ha oui ? Ha mince.
- Si vous voulez, une fois nous inviter, c’est mieux un vendredi.
- D’accord, tu diras le bonjour à Jacky.
- Ok.
- À la prochaine !
(Appel enregistré)
Gilbert et sa femme partent de chez Jacky et Liliane.
Ceux-ci se retrouvent à deux. Liliane dit :
- On a bien joué sur ce coup-là. Maintenant, on est tranquilles.
- Oui, c’est clair, mais Gilbert n'a quand même rien entendu au téléphone.
- Ce n’est pas grave, bête comme il est, je suis sûr qu’il y croit dur comme fer.
Albert et Monique sont de passage chez Michel et Ginette. Gilbert arrive avec sa femme. Arrêtez tous de penser que c’est Liliane et Jacky, le corbeau a téléphoné quand j’étais chez eux. Ça ne peut donc pas être eux.
30 novembre 1982
Liliane téléphone au Pompe funèbre 17h20 pour les envoyer chez Monique en faisant croire que Albert s’est pendu.
Ce jour là 27 appels anonymes chez Monique et Albert. Le petit Lionel qui vit encore chez ses parents s’amuse à noter des barres sur une feuille à chaque appel.
Les pompes funèbres sonnent chez Monique et Albert, il dit je suis là pour prendre les mesures du corps. Monique choqué, leur demande de rentrer pour leur expliquer la situation.
20h40 Jacky appelle chez ses parents et prend sa voix rauque du corbeau « alors tu l’as eu ta surprise »
1 décembre 1982
Albert et Monique portent plainte pour la première fois à la gendarmerie de Corcieux. L’enquête prouve qu'il n'y a pas qu'un seul corbeau, mais bien deux : un homme et une femme. Cette plainte sera classée sans suite.
13 décembre 1982
Vers 20h, Christine a mis Grégory au lit alors que Jean-Marie est au travail. Elle entend un bruit à l'extérieur, cette fois-ci, elle ne souhaite plus déranger sa voisine Méline. Elle téléphone plutôt à ses beaux-parents, Albert et Monique.
Morte de peur, elle prend la carabine et attend ses beaux parents.
Michel, ayant croisé ses parents avant de prendre la route pour se rendre chez Christine, décide de l'appeler pour la rassurer en attendant l'arrivée de Monique et d'Albert.
Ca y est, ils sont arrivés, il entendent le pneu avant gauche de la Renault 20 de Jean Marie qui se dégonfle
-Hoo le salaud ! dit Monique.
15 décembre 1982
Jacky se fait passer pour le corbeau et se vante de la crevaison. Il confirme que c'est bien lui qui a crever le pneu de Jean Marie.
Janvier 1983 Bruit de machine à coudre
Lors d'un appel ou Jacky se fait passer pour le corbeau, on entend une machine à coudre en arrière plan.
Jacky a fait l'erreur de téléphoner pendant que Liliane utilisait sa machine à coudre. Le lendemain, Jacky dit à Liliane : "Ils ont enregistré l’appel et ont entendu ta machine à coudre en arrière-plan."
Liliane répond : "Mais enfin, je n’étais pas à côté de toi. Comment ont-ils pu entendre la machine ?"
Pas grave, dit Jacky, "Ils pourront toujours penser que c’est Bernard."
Liliane réplique : "Ça ne peut pas être Bernard qui téléphone et en même temps utilise une machine à coudre, d'autant plus que sa femme ne coud pas. Il n’y a que moi qui confectionne du linge à domicile. Tout se resserre contre nous.
27 janvier 1983
A cette époque, les téléphones des ambulanciers avaient la possibilité de rappeler le numéro qui venait d’appeler. Liliane n’était pas au courant et téléphone à l’ambulancier Rémy qui se situe près de chez elle à Granges sur Vologne.
Elle tombe sur la secrétaire et dit qu’il faut amener Albert Villemin à l’hôpital.
L’ambulancier rappelle le numéro qui vient de l’appeler.
Ce n’est pas vous qui m’avez appelé ?
- Non. Répond Liliane avec une voix inhabituelle, semblant être une femme désespérée.
- C’était votre beau père alors ?
-Qu’est ce qui a encore ?
-parce qu’il faut l’emmener à l’hôpital.
- c’est vrai ? ce n’est pas encore un coup de téléphone anonyme encore ?
- Ben je ne sais pas, c’est une dame qui m’a téléphoné, vous êtes sûr que ce n’est pas vous ?
- C’est une dame comment ? Qu’est-ce qu’elle vous a dit ?
-Elle m’a dit que je dois dépêcher Villemin
L’ambulancier la relance en disant
-je croyait que c’était vous, vous êtes sûr que ce n’est pas vous ?
-Ben je ne sais pas, c’était Villemin comment ? le prénom ? sa voix change on dirait presqu’elle va pleurer tellement elle est désespérée
- Je ne sais plus, c’est pour ça que je vous retéléphone.
-
L’ambulancier est confus, il finit la conversation en disant qu'il va quand même descendre jusque là, bon aller à toute à l’heure. L’ambulancier est septique quant à la véracité des dires de Liliane. (Cet appel est enregistré)
18 février
Liliane continue ses appels, elle téléphone au docteur Shneider, au Garagiste Poirat de Granges, au Docteur Lambert de Lépanges. Et fait déplacer tout ses corps de métier chez Monique et Albert ou chez Jean Marie et Christine.
20 février 1983
Jacky téléphone à sa mère Monique à 23h. Il prend sa voix rauque du corbeau.
Monique : Allô, c'est toujours toi ? .... Mais qu'est-ce que t'as ce soir, t'es soul ? .... T'as bu un coup ?
Jacky : Sale femme.
Monique : Hum, hum, on peut en dire autant de toi tu sais.
Jacky : Je la surveille... Je sais où elle travaille. (en parlant de Christine)
Monique : Tu la surveilles ?
Jacky : Je sais qu'en ce moment, elle est toute seule à la maison... alors elle a beau débrancher son téléphone, je rentrerai peut-être ce soir, ou demain... ah, ah, ah, elle, d'un côté, elle n'aura pas à se pendre ! (il menace de tuer Christine - elle dormait chez sa mère, mais le corbeau ne voulait pas y croire)
Monique : Ha oui, t'as raison, mais tu sais ce qui t'attend mon petit gamin ?
Jacky : Bande de cons, vous ne m'aurez jamais !
Monique : On ne t'aura jamais.
Jacky : D'ailleurs, on ne peut pas me toucher, car j'ai une pension, et je suis reconnu malade... il tente de diriger les soupçons sur Roger Jacquel qui est en arrêt maladie.
Monique : Aah, mais si ! Parce qu'y a que des fainéants de ton espèce, hein, qui sont reconnus malades.
Jacky : Tu ne disais pas ça quand je venais te sauter... quand ton vieux était à l'hôpital, y a déjà quelques années de ça.
Jacky tente de diriger les soupçons sur Hollard, car quand Albert était hospitalisé, car il y a eu des rumeurs que Monique voyait Hollard quand Albert était à l'hôpital.
Monique : Ho ! Mon pauvre con va.
Jacky raccroche.
Monique dit : Il va aller lui faire peur ce soir à Christine, il sait où elle travaille, qu'elle est surveillée, t'as vu.
Gilbert : Tu vois je te l'ai dit.
Albert : Il faut y aller ce soir, je sens que...
Gilbert : Téléphone tout de suite à Christine.
3 mars 1983
Liliane téléphone au chef pompier D’Aumontzey.
Jacky dit à Liliane, je t’ai déjà dis d’arrêter de téléphoner on te reconnaît à chaque fois.
-OK c’est bon calme toi dis Liliane. Ben si je peux plus appeler alors j’écrie une lettre.
Chapitre 3 Lettre du corbeau
4 mars 1983 Première lettre
Ce petit mot déposé sur la fenêtre de Christine « Je vous ferai votre peau à la famille Villemain».
Villemin s’écrit sans « a »
8 mars 1983 Enregistrement de Liliane et le corbeau
La seule façon pour qu’il soit sûr que ce ne soit pas nous c’est qu’on enregistre aussi un appel du corbeau dit Liliane
-Et comment tu veux qu’on fasse ? Je ne sais pas me téléphoner à moi-même !
-Mais non espèce d’idiot, tu vas dans une cabine téléphonique, c’est moi qui répond et j’enregistre.
-Ok et je dis quoi ?
-N’importe quoi on s’en fou, ce qui compte c’est qu’on ait un enregistrement. Après c’est bon, ils auront plus aucun soupçon sur nous. C’est la seule et unique façon pour nous d’être innocenté.
-Ok j’y vais maintenant.
-Oublie pas de prendre des pièces dit Liliane.
-ok demande au petit qu’il décroche. Ça fera plus vrai.
-Allô dit Eric
-Allo
qui c’est ?
- ta maman est t-elle là ?
-oui
-tu veux me la passer ?
-oui
-allô oui dis liliane
-j’ai fait ce que tu as voulu, alors il ne faudrait pas que tu laisses tomber parce que sinon je te dénonce à tes beaux-parents
- dénoncer quoi ?
-tu le sais très bien, et j’en parlerai à ton vieux
-mon vieux, quel vieux ?
- a ton homme... Tu le sais très bien l’affaire qu’il y a ce moment »
- quelle affaire ? Non je ne sais pas !
- Maintenant que ça va trop loin, tu veux te débiner mais je saurais te faire chanter... t’as compris ? »
- me faire chanter ! à quel sujet ?
- oui oui oui »
-je n'ai rien à me reprocher moi
-ouais, tu marches avec moi, mais quand tu vois que ça va trop loin tu veux que j’arrête »
- je marche avec toi
- oui oui attends... ton homme il en aura des échos
-je marche avec toi ? A quel sujet que je marche avec toi ?
- Pour tes beaux-parents... tu sais très bien... Tu veux que t’on beau-père se suicide »
- c’est moi ! oh ! Salaud va ! Salaud va !
- oui oui... tu veux mettre ça sur le dos de ton père »
-mooh ! salaud va.
-Et tu veux mettre ça sur le dos de ton père »
- Mooh ! espèce de salaud. »
- T’es maligne hein, et je t’aurai et je te dénoncerai si tu continue à ne plus vouloir marcher avec moi. »
- Mais qui c’est qu’ t’es ? J’en sais rein moi ! Comment ça je ne plus marcher avec toi, je ne sais pas qui tu es.
- tu fais l’ignorante parce que tu es sur la table d’écoute alors t’as peur.
- non je ne fais pas l’ignorante !
- oui oui et ton bonhomme il sera au courant.
- mon bonhomme au courant de quoi, quel mal que j’ai fait ?
- oui, fais pas l’ignorante
-fais l’ignorante, fais pas l’ignorante mais je ne sais pas de quoi que tu causes... dis moi au moins de quoi que tu causes, de quelle histoire que c’est que tu causes.
- des coups de téléphone que je donne à tes beaux-parents pour toi.
- pour moi ?
- oui oui
mooh ! tu te rends pas compte Jacky... pour moi... mooh (Liliane fait semblant que Jacky est à coté d’elle.) c’est pas possible... mooh ! pour moi ....mais quel mal que j’ai donc fais, tu veux que ce soit moi qui me suicide.. eh tu vas gagner mon petit ami, parce c’est moi qui va me faire la peau...hein parce que j’en ai déjà eu assez sur le dos, hein ! , je veux plus en avoir, j’ai jamais fais de mal à personne.
Jacky raccroche et rentre à la maison. C'est bon l'enregistrement est fait.
(Cet appel est enregistré)
23 mars 1983
Jacky téléphone à Jean Marie et prend sa voix rauque du corbeau.
- Deux ans pour que Jacky soit mieux estimé. Mais c'est encore lui qui est mis de côté. bien sûr, c'est le bâtard mais il y en a un autre de bâtard et je suis peut-être le seul à savoir qui c'est.
Jacky émet des doutes qu’il y aurait un autre bâtard car il aurait aimé ne pas être le seul, mais malheureusement il n’y en aura pas d’autre.
-Oh, mais qui c’est dit moi ?
- Et ta mère, elle le sait aussi
- Qui ?
- Et ta mère, elle le sait aussi, peut être qu’elle a peur de la vérité.
- Ah bon mais dis-moi qui c’est l’autre bâtard. Ça peut être intéressant pour moi
- Oh, je vais te dire le tout fou d’à côté, il est aussi fou que ton père.
- Qui c’est, c’est moi ?
- T’as qu’a le chercher, j’ai téléphoné, il n’y a que toi qui est au courant. A toi de chercher.
- Ah bon, mais tu sais je ne veux pas me casser la tête là-dessus, si tu me disais qui c’était encore.
- Tu ne pourras pas en parler à ta mère. Parce que tu n’as pas de preuve. Il n’y a qu’elle qui enregistre. Alors si tu lui en parles elle va croire que tu racontes des conneries, tu seras mis de côté aussi, han han han
- Hé, mais je ne vais même pas lui en parler hein. Si tu me disais un peu qui c’était, je pourrais dire des noms, mais des conneries pareilles.
- Pourtant il lui ressemble, si le grand c’est un bâtard, l’autre aussi s’en est un et c’est du même Thiébaut
-C’est du même Thiébaut ? Dis moi qui c’est donc, Gilbert ?
-Cette fois ci c’est la dernière fois pour tout le monde que je téléphone, j’arrêterai et voici pourquoi je vous ai fais chier pendant deux ans. Il n’y a pas de raison que le grand prenne toujours. On le met toujours de côté.
Jacky ne cesse de revendiquer son besoin d’arrêter d’être mis de coté et veut semer le doute dans l’esprit de Jean Marie qu’il peut y avoir un autre bâtard. Jacky ne supporte plus être le seul bâtard.
Pour cet appel, seul Jacky était au courant du vrai nom de son père biologique. Même ses frères et sa sœur n'étaient pas au courant. Ce sujet était trop tabou pour Monique, car en parler créait des tensions chez Albert. Cependant, malgré tout, le lendemain, Jean Marie veut savoir la vérité. Il demande à sa mère qui est ce Thiébaut. Pour Monique, ce sujet est trop délicat. Elle a tellement honte qu'elle n'a jamais osée en parler à personne. Mais cette fois-ci, elle décide de confirmer la réponse à son fils. Elle dit, d'un air gêné : "Oui, Thiébaut est bien le père biologique de Jacky." Elle montre à Jean Marie qu'elle préfère ne pas s'étendre davantage sur ce sujet. Jean Marie n’ose pas demander si lui-même est du même Thibault, mais sa mère voit le doute sur son visage.
Celle-ci s'énerve et dit "vous êtes tous les cinq d'Albert arretez avec ça maintenant" Il n'y a que Jacky qui est de Thibault !!"
24 avril 1983 Le corbeau appel Jean Marie
Jacky et Liliane sont à la maison, et ils veulent appeler Jean Marie.
Jean Marie Christine Monique et Albert ont collaboré avec la gendarmerie pour installer un dispositif d'écoute chez eux afin de démasquer qui est le corbeau. Raison pour laquelle, Jacky et Liliane téléphone chez Autocoussin le lieu de travail de Jean Marie pour appeler.
Liliane dit : "Allo, oui bonjour, pourrais-je parler à Jean Marie ?"
Le standardiste répond : "Oui, un instant s'il vous plaît. Je vais le chercher"
Jean Marie arrive et prend le combiné, pendant ce temps là, Liliane donne son combiné à Jacky.
- "Eh bien ! Ça va, les gendarmes ne sont pas prêts de guetter dans mon coin. Je vais pouvoir continuer."
- "Pour la table d'écoute chez Verdu, vous vous trompez bien, ce n'est pas VERDU qui vous veut du mal. C'est Marcel Jacob qu'il faut éliminer."
- "Ta gonzesse est à l'écouteur ?" Liliane rigole en arrière-plan.
- "Pour savoir comment ta femme travaille, j'ai téléphoné à son usine en me faisant passer pour l'inspecteur du travail. C'est comme ça que je connais ses horaires de travail. Je suis même allé au magasin d'usine, car je me suis dit, tiens ! La femme du chef a peut-être été pistonnée, et que c'est peut-être elle qui tient le magasin. Je me suis rendu compte que ce n'était pas elle qui tenait le magasin. Mais je me suis alors dit que la gonzesse qui tenait le magasin ne valait pas mieux, qu'elle aussi est une putain toute maquillée."
- "Arrête de te faire passer pour Roger Jacquel. Viens t'expliquer entre quatre yeux." Dit Jean Marie
- "Entre quatre yeux ? Ça m'étonnerait entre quatre yeux... Il y avait du monde ce jour-là... Le jour des pneus."
- "Maintenant que tu as résolu le problème, ta fille va être bien vue," dit Jean Marie continue de faire penser que le corbeau est Roger et fait allusion à sa fille Liliane
- "Elle a déjà mangé la fondue chez moi ? Liliane, quand elle vient me voir, elle me dit : 'Ouais, mes beaux-parents vont croire que c'est moi. Je ne reçois pas d'appel anonyme… les parents vont finir par me découvrir'…"
En disant 'ils vont finir par me découvrir,' Jacky n'a pas fait attention qu'il dénonçait Liliane d'être le corbeau.
Il continue ; Alors l'idée m'est venue de lui téléphoner, sachant qu'elle enregistrait, et de lui mettre tout sur le dos. Comme ça, elle peut se laver les mains… De toutes façons, une fois on a voulu m'accuser, mais ça n'a pas pris… Toi, avec tes coups de téléphone où tu changes de voix, je t'ai reconnu… Et moi, avec ça, tu me fais un alibi. Tiens, tes parents, l'autre jour, je les ai vus à Granges, ils m'ont dit bonjour, et j'ai pensé : 'sacrée bande de cons !'… J'étais au café chez Lenhard. T'es plein de pognon."
- "Jacky gagne autant que moi." Dit Jean Marie
- "Tu ne te fous pas un peu de ma gueule, Jacky gagne autour de 7 000 francs, et toi, tu gagnes bien 1 million par mois.
Jacky se sent offensé. Seul lui connaît son salaire exact.
- "Alors là ! J'en suis loin."
- "Pas tant que ça… tu touches le plus de la famille… t'es quand même un chef."
- "Chef, chef, chef, tu sais ce que c'est qu'un chef, c'est un surveillant."
- "Oui ! Mais tu es quand même dans l'équipe à… Tu te fais toujours péter le cul ?"
- "Oh hé ! Arrête un peu, je ne me suis pas toujours laissé faire dans le boulot."
- "Je sais bien, mais maintenant, tu te fais péter le cul."
- "N'importe quoi!"
- "Je ne peux pas blairer les chefs… Quand tes parents montent chez Jacky, ta mère leur dit : 'Ouais, Jean Marie est borné, il est borné, à dire que c'est vous qui téléphonez.'"
De nouveau Jacky se dénonce d’être le corbeau « à dire que c’est vous qui téléphonez »
- "Ah bon!"
- "On ne voit que toi… J'en avais ras-le-bol d'entendre Jacky et Liliane se plaindre. C'est pour ça que je me suis décidé à vous en faire voir… j'arrête de téléphoner, pas comme la dernière fois, parole d'homme."
- "Mais t'as qu'à venir, on va s'expliquer entre quatre yeux."
- "Oh ben ! Ce serait trop beau. Tu saurais qui je suis, et puis tu es trop balèze… Ah oui ! Pour les pneus de Liliane, ça ne peut être que toi, car l'autre tout fou qui est à côté de chez ton père, il a autant la trouille que lui."
- "Tu ne peux pas la blairer, Liliane !"
- "Même si je ne pouvais pas la blairer, Liliane, comme tu dis, je n'aurais pas été crever les pneus de Jacky, car c'est lui seul qui travaille dans son ménage."
- "Oui, mais ta femme… elle ! elle est couturière, alors que la femme à Jacky… elle ! elle est journaliste. Je t'ai vu samedi près de l'église de Grange, face à la boucherie Mourot, avec ta femme et ta R20 toute neuve. Vous aviez des lunettes de soleil. Et je t'ai reconnu l'autre fois au téléphone à deux heures du matin au travail."
- "Mais si tu dis ça, c'est que t'es Roger Jacquel !
Seul Roger Jacquel était au courant que Jean Marie était au téléphone à deux heures du matin chez Autocoussin.
- "Mais t'es comme ta mère, tu ne peux pas m'avoir au téléphone que c'est Roger Jacquel… Et puis, la table d'écoute chez tes parents, je m'en fous, je peux téléphoner d'une cabine… Ton père, je l'ai vu l'autre fois. Le jour du pneu, je l'ai vu faire le tour de la maison avec le fusil. J'ai tout juste eu le temps de quitter les lieux, pour partir le long des parcs derrière le lampadaire et longer le chemin pour rejoindre ma voiture. De toutes façons, ta femme je l'aurai ! Heureusement qu'elle n'a pas marché dans le coup de ton faux accident."
- "Oh !" dit Jean Marie
- "On l'attendait à la sortie de Docelles." Repondit le corbeau
- "Mais qu'est-ce que tu lui aurais fait ?" repond Jean Marie
- “On l'aurait violé.“
- “Tu m'as l'air bien poussif pour la violer. “
- "Je me contenterai de la tenir, le jeune fera le boulot." dit le corbeau et Jean Marie reprend
- "Je m'en fous, j'ai de l'argent, je suis jeune, j'aurai une autre nana. Et si tu veux aller après elle, attends au moins qu'elle le veuille, que tu ne lui fasses pas mal, que tu n'y ailles pas comme un lapin."
- "Espèce de salaud, je le dirai à ta femme, cela ne lui fera pas plaisir… De toute façon, je te mettrai une balle entre les épaules, et si je te loupe, je viendrai t'apporter des oranges à l'hôpital… Et puis non ! Je m'en prendrai plutôt à ton môme, ça te fera plus mal. Ne le laisse pas traîner, je le surveille avec des jumelles, si je le trouve dehors, je l'embarque et tu le retrouveras 'scorfié' en bas, et tu n'iras pas voir qui c'est."
- "Espèce de fumier, n'essaie pas de toucher au gamin ou tu es un homme mort !"
Jean-Marie ne joue plus dans son jeu. Jusqu'ici, Jacky n'avait pas réussi à déstabiliser Jean Marie. Mais vu la réaction de Jean Marie quand on parle de son fils, Jacky a découvert son point faible : son fils.
- "J'y vais comme je veux chez toi." Dit le corbeau
- "Ah oui!" dit Jean Marie
- "C'est pas mal chez toi, tu as de la tapisserie à carreaux dans ta cuisine, dans la grande pièce, tu as du carrelage couleur pain, et tu as une belle salle à manger en chêne, mon salaud !"
- "Eh oui!"
- "Dis donc le chef, tu as du goût. Elle coûte combien, quatre à cinq millions, ta salle à manger… Je vais monter… Demain, quand tu rentreras, tes beaux petits arbres qui sont devant la maison, je les aurai arrachés, et j'aurai marqué sur ton crépi 'Giscard' tout autour de la maison… Tu ne peux pas prévenir ta femme. Tu ne peux téléphoner à l'extérieur qu'en dehors des heures du bureau."
- "Ce n'est pas grave, j'avais l'intention de changer le crépi en couleur saumon."
- "Et puis, quand Liliane descend chez les parents à Aumontzey, elle me dit : 'Oh! Ben quand Jean-Marie est là avec sa femme, je n'ose pas rentrer, elle est toujours bien habillée, je suis gênée.'
Complicité entre Liliane et le corbeau car Liliane fait des confidences sur son ressenti vis a vis de Christine au corbeau. Liliane n’est proche de personne dans la famille de Jacky si ce n’est que Jacky lui même.
- "Elle est toujours en jeans." Répond Jean Marie
- "Oh oui ! En jeans, mais alors quel cul… Et Liliane me dit aussi : 'quand je me plains à ma belle-mère, il faut toujours qu'elle me dise, oh ben ! La femme de Jean-Marie a des problèmes de veines, et puis la femme à Gilbert a des problèmes de sang."
- "Ma parole, t'es Roger Jacquel ?"
- "C'est à toi de chercher."
- "Je vais te citer quatre noms, et je te demande d'être franc pour me dire si tu fais partie d'un des quatre."
- "D'accord."
- "Roger Jacquel, Pascal Verdu, Serge Noel ou Marcel Jacob ?"
- "Je fais partie d'un des quatre… De toutes façons, pour l'histoire des rétroviseurs, il n'y avait pas que moi qui était au courant."
- "Tu sais ça par Liliane ?"
- "Tu sais, il ne faut pas trop les écouter non plus... Les rétroviseurs, il n'y avait pas que moi qui était au courant."
- "Et mon frère Gilbert, qu'est-ce que tu en penses, car je ne suis pas tout seul dans la famille ?"
- "Eh bien ! Lui, je voulais lui crever les pneus, mais comme il a une vieille bagnole. Elle est souvent en panne, et il n'a pas une belle baraque lui !"
- "Et mon frère Michel ? Il n'y a pas que moi qui ai une belle baraque ; il y a Michel qui habite à côté de chez les parents."
- "Eh oui ! Mais si j'approche de la baraque il y a le cabot qui gueule. Et le père à côté, est encore bien en train de guetter."
- "Non ! ça m'étonnerait, ils sont en discorde."
- "Oh non ! Plus maintenant."
Le corbeau est au courant que Albert et Michel se sont réconcilié avant même Jean Marie.
- "Ton père, il n'a pas l'âge adulte… pauvre con ! Il met encore des chaussettes quand il va se coucher... Tu vois le chef que tu ne fais rien, cela fait 40 minutes que tu es au téléphone. Je ne téléphonerai plus, parole d'homme, mais ce n'est pas comme la dernière fois, cette fois-ci je ferai des vacheries."
Le corbeau est au courant qu'Albert dort avec des chaussettes.
25 avril 1983
Jean Marie téléphone à sa mère
-Allo Maman,
-oui
-Le corbeau m’a téléphoné hier soir, il m’a dit qu’il m’a vu frimer dans ma nouvelle voiture avec Christine à la fête du village à Granges, quand toutes les motos passaient. Il a dit aussi qu’il t’a vu avec Albert.
Tu y étais ?
-Oui j’y étais avec Albert.
-Est ce que tu te rappel de qui tu as vu ?
-Les seuls que j’ai vus c’est Jacky et Liliane.
27 avril 1983 Deuxième lettre : Eloigné le chef
Albert et Monique ont trouvé cette lettre dans leur boite au lettre
« Si vous voulez que je m’arrête, je vous propose une solution : vous ne devez plus fréquenter le chef. Vous devez le considérer, lui aussi, comme un bâtard… Le mettre complètement de côté par vous et ses frères et sœurs. Si vous ne le faites pas, j’exécuterai mes menaces que j’ai fais au chef pour lui et sa petite famille. Jacky et sa petite famille a été assez mise de côté. Autour du chef d’être considéré comme un bâtard. Il se consolera avec son argent. A vous de choisir. La vie ou la mort ».
10 mai 1983
Ce mardi fin de matinée, Jacky et Liliane appel à la filature d’Aumontzey pour parler à Albert.
Jacky prend le téléphone et compose la procédure spécifique pour appeler à la filature.
Ensuite il donne le combiné à Liliane.
« allo, oui bonjour c’est Jacqueline, la fille d’Albert, est ce que je pourrais parler à mon père s’il vous plait »
Oui bien sur répond le supérieur d’Albert, il va chercher celui-ci « Un appel pour toi Albert, c’est ta fille »
Albert se doute que ce n’est pas sa fille car Jacqueline téléphone jamais à la filature. De plus à cette heure-ci elle est au travail.
Jacky reprend le téléphone et prend sa voix rauque. « Tu te pendras ou tu ne te pendras pas mais tu finiras par te pendre »
Albert rend le téléphone à son supérieur et lui dit « drôle de voix pour une fille » en laissant sous entendre que c’était la voix d’un homme. Son supérieur essaye d’écouter la voix mais trop tard, l’interlocuteur à raccrocher. Ils retournent à leur poste de travail.
Ce jour là, tout le monde travaille y compris Bernard Laroche, les enquêtes on prouvé que seule Jacky et Liliane était ensemble !
12 mai 1983
Dans l'après midi, Albert téléphone à Jacky et l’invite à la maison pour discuter. Jacky vient avec Liliane et leur fils Eric chez Albert et Monique.
Albert prend Jacky à part et lui dit : "Écoute, j’ai reçu un appel du corbeau à la filature. C’était une fille qui s’est fait passé pour Jacqueline. On a des doutes concernant Liliane." À ce moment-là, Liliane soupçonne qu’on parle encore d’elle et débarque dans la conversation. De nouveau, elle fait une crise et quitte la pièce en pleurant.
Jacky dit : "Écoutez, afin que nous puissions tout mettre au clair et faire la paix une fois pour toutes, je propose que vous veniez tous manger à la maison." Albert accepte et propose à toute la famille d’y venir. Seul Michel et Ginette déclineront l’invitation, préférant ne plus se mêler à tout ça.
La fin du corbeau avant le jour J
13 mai 1983 La soirée choucroute.
Jacky et Liliane préparent la table en attendant leurs invités. Jacky sort les bouteilles, et Liliane prépare la choucroute. Elle est stressée à l'idée de recevoir toute la famille. Gilbert arrive avec sa femme Marie-Christine. Albert suit avec Monique, et Jacqueline arrive avec son mari Bernard Noël, dit Nonoche. Enfin, Jean-Marie et Christine complètent le groupe. L'apéro commence bien, Jean-Marie, ayant commencé le culturisme, tout le monde l'appelle "le balèze". Liliane sert les plats, tellement tendue qu'elle ne touche pas à son assiette. Marie-Christine mange très peu car elle dit avoir la santé fragile.
Jacky boit trop, cette situation crispe encore plus Liliane, elle demande à Jacky de diminuer sa consommation d’alcool. Mais Gilbert intervient et lui dit « C’est bon Liliane, laisse le profiter de sa soirée » Jacky tombe presque de sa chaise, Liliane essaye de le relever. Albert commence des allusions à Liliane
-Je vais vraiment me pendre hein Liliane. Il la regarde fixement. Liliane ne dit pas un mot et retourne dans la cuisine pour pleurer.
Jean Marie avec son bon cœur, va voir Liliane et lui dit. « ne t’inquiète pas, on va finir pas le coincé ce corbeau » L’ambiance devient désastreuse, Jacky éméché, Liliane en pleure, Albert qui hausse le ton en affiramant que Liliane est le corbeau. La soirée est un véritable fiasco. La soirée est terminé, chacun rentre chez soi.
14 mai 1983 le lendemain
Le lendemain de la soirée choucroute, Jacky descend dans la cuisine, le visage fatigué. Il se fait un café, allume une cigarette, et regarde dans le vide. Liliane descend à son tour. Quand elle entre dans la cuisine, la première chose qu’elle dit à Jacky :
- Bravo pour ton idée d’une soirée de réconciliation, maintenant c’est pire qu’avant, tous les soupçons sont sur nous. Je vais encore devoir réfléchir pour rattraper tes conneries.
Jacky répond, défensif :
- Mes conneries ? T’étais quand même d’accord avec mon idée ! Et puis c’est de ta faute, à te rouler par terre en crise. Tu étais ridicule !
Liliane rétorque :
-Oui bien sûr, Jacky, c’est toujours de ma faute. Regarde où on en est à cause de toi. J’aurais mieux fait de jamais te rencontrer. T’es un moins-que-rien.
Liliane décide de téléphoner anonymement à la gendarmerie pour remettre tous les soupçons sur André Jacob. Malheureusement, ceux-ci reconnaissent directement la voix de la journaliste.
- Madame Jacquel, cela tombe bien que vous nous téléphonez, car nous aimerions vous auditionner, vous et votre mari Monsieur Villemin. Pouvez-vous venir au commissariat cet après-midi ? Nous aimerions éclaircir votre lien dans l’affaire du corbeau.
Liliane et Jacky se rendent au commissariat à l’heure convenue. Merci d’être venus, dit le gendarme, nous allons nous installer dans mon bureau. Suivez-moi. Ils rentrent dans le bureau. Le gendarme propose un café, Jacky accepte.
- Je vous ai convoqués car Monsieur Jean Marie Villemin nous a confié très récemment qu’il émettait des soupçons à votre égard et vous pense impliqués dans l’affaire. Pouvez-vous me répondre par rapport à ses propos.
Liliane s’énerve de l’intérieur, mais sachant se maîtriser et ne rien laisser transparaître, elle répond très calmement.
- Je trouve cela bizarre qu’il émette des soupçons à notre égard, car nous avons dîné ensemble il n’y a même pas trois jours et il nous a dit qu’il allait rechercher le corbeau avec nous. Nous le répétons encore, nous n’avons rien à voir dans cette histoire. D’ailleurs, depuis, nous nous sommes éloignés de la famille.
- D’après notre enquête, tous les appels téléphoniques du corbeau viennent de Granges sur Vologne. Est-ce que c’est bien là que vous habitez ?
- Oui, mais je le répète, ce n’est pas nous.
L’audition fut brève, le gendarme les remercie d’être venus et les raccompagne jusqu’à l’entrée du commissariat. À peine passés la porte, fou de rage, Jacky s’allume une cigarette.
- Que bel hypocrite ce Jean-Marie, dit Jacky.
- Ah, ça tu l’as dit ! Quand je pense qu’il était encore de notre côté il y a trois jours. Répond Liliane
Ils décident tous les deux d’aller chez Jean-Marie. Jacky dit :
- Je vais lui dire ce que je pense.
Quand ils arrivent devant la maison de Jean-Marie, Jacky sort de la voiture en claquant la porte. Jean Marie a entendu la voiture arriver, il sort de sa maison. Il s’y attendait. À peine arrivé sur son palier, Jacky réplique :
- Alors comme ça, tu vas dire aux flics que c’est nous qui sommes impliqués dans l’affaire du corbeau ?
Jean Marie répond :
- Rentrez dans la cuisine, on va discuter.
- T’es qu’une raclure ! T’es comme le père Villemin. hurle Jacky en rentrant dans la voiture.
- Viens ici, je vais te casser la gueule, répond Jean Marie.
Jacky et Liliane prennent la direction de chez Albert et Monique.
Jean Marie prend sa voiture et fait aussi la route jusque chez ses parents.
Jacky débarque très énervé chez ses parents. Pendant que Liliane reste à l’écart. Jacky toujours en colère ;
- Vous êtes des raclures, les Villemin, de la merde ! Les Jacob, les Villemin ! Je ne veux plus vous voir. Si ils viennent chez moi, je les bute !
Il s’approche de sa mère, Monique, tétanisée, les yeux grands ouverts, elle ne dit pas un mot. Jacky la secoue et lui glisse :
- «Je commencerais par toi, la mère. »
Jean Marie s’interpose pour écarter Jacky de sa mère. Tout le monde s’insulte les uns après les autres. La situation dégénère. Jean Marie demande à Jacky et Liliane de quitter les lieux. Très énervés, Jacky et Liliane brousse chemin.
17 mai 1983 Quatrième et Dernière lettre avant la mort
Encore fraichement haineux de la veille, Jacky et Liliane reste dégoutée de leur soirée, et n’en revienne pas de la tournure que celle-ci a prise.
-Tu vois je te l’avais dit, tout tourne toujours autour de jean Marie dis Jacky à sa femme.
-Et l’autre salope de Jacqueline, comment elle ose venir à un diner de famille en mini jupe avec des collants rose. Quelle honte ! Et ton imbécile de Frère Gilbert qui vient oser me faire des réflexions quand je t’ai demandé de pas trop boire ! de quoi il se mêle ?
-Et sa femme qui soit disant a une petite santé, quel cinéma pour pas bouffer la choucroute.
Liliane et Jacky se concerte pour écrire une lettre sur cette misérable soirée choucroute.
« Je vois que rien n’à changer chez vous, il n’y en a toujours que pour les mêmes et le chef vient toujours. Vous pouvez montrer l’autre lettre et celle là à Jacky car j’arrête. Il est toujours mis de côté cela ne sert à rien que je le défende. Il n’y a que votre salope de fille et son vieux qui ont le droit de salir vos assiettes le dimanche. Il n’y en a que pour le gendre, il compte plus que vos fils, surtout pour toi la vieille c’est « NONOCHE » et il se permet tout à Aumontzey et le petit con de granges, il n’est pas une journée sans descendre chez vous il faut toujours qu’il mette son grain de sel partout quand il devrait fermer sa grande gueule, mais pas d’effet et sa connasse de gonzesse, elle fait toujours la grande malade avec sa sale gueule de cochon (le cinéma) autour du chef, du balaise, il peut arrêter de chier dans son slip, je ne veux pas lui faire de bobo au balaise de maman ni à sa pimbêche de gonzesse, ni à son mioche. Jacky ne serait pas mieux estimer pour ça et il sera toujours considérer comme un bâtard, le pauvre mec. Et toi le vieux, tu en as prix un coup de vieux, tu m’as l’air bien malade. Et oui le vieux, j’arrête et tu ne sauras jamais qui t’as fait chié pendant deux ans. Je me suis vengé car je vois que tu te rumines, tu ne te penderas peut être pas mais je m’en fous car ma vengeance est faite. Je te fais au point d’aller cracher sur ta tombe le jour ou tu crèveras. Jacky n’est peut-être pas plus estimé mais je m’en fou je me suis venger. Ceci est ma dernière lettre et vous n’aurez plus aucune nouvelle de moi. Vous vous demanderez qui j’étais mais vous ne trouverez jamais que le tout fou d’à coté arrête de frimer car il prend un coup de poing dans la gueule et il se sauve. Adieu mes chers cons »
Liliane écrit la lettre, car étant journalise et excellente en français. Les fautes d’orthographe sont volontaires. Comme le manque du « s » a la fin de chaque « toujours »
Tout les membres de la soirée choucroute est cité dans la lettre. Sauf Liliane. Et Michel il a été mentionné à la fin, comme si il fallait pas non plus l’oublié. Et surtout rappelé, le coup de poing qu’il a reçu de Jacky trois ans plutôt.
Liliane demande quand même à Jacky d’où sort cette phrase, je te hais au point d’aller cracher sur ta tombe ? Jacky répond
- Ca ca vient de mon père, il me disait toujours cette phrase quand j’étais petit. Quand il était jeune, il travaillait dans une ferme et sa patronne l’exploitait. Il la détestait tellement, que chaque fois qu’il me parlait d’elle, il me disait « je la hais au point que j’irai cracher sur sa tombe »
Enfin, je dis mon père, mais je devrais plutôt dire mon beau père ou encore mieux cette enflure. Ce connard qui me battait quand j’était petit. Comment ne puis-je ne pas avoir de haine envers lui alors qu’il m’a maltraité toute mon enfance. Et depuis que je sais que ce n’est pas mon vrai père. C’est pire. Je lui mettrais bien aussi un poing dans sa gueule.
-Tu ferais mieux de garder ça pour toi.
-Pourquoi ?
-A ton avis ? Si tout le monde sait la haine que tu as envers Albert, on va t’associer au corbeau, alors ferme là.
-De toute façon, si on me pose la question sur Albert, je dirais que tout se passe bien et ne plus me souvenir de rien.
-Exactement, tais-toi.
Après cet épisode, Jacky et Liliane coupe tout contacte avec la famille Villemin. Ils ont tous la certitude que les deux corbeaux sont Jacky et Liliane. Ils arrêtent le corbeau jusqu'à ce fameux 16 octobre 1984
8 mars 1984 ? (D’après Liliane)
Liliane et Jacky se rendent chez le notaire pour signer l'acte de vente de la maison qu'ils sont en train d'acheter. Étant donné qu'ils ne parlaient plus à aucun des Villemin, seuls eux deux sont au courant.
L'après-midi, ils préparent un nouvel enregistrement. Jacky retourne à la cabine téléphonique.
- Allô ? Allo ? Qui c'est ?
- Devine.
- On sait que c'est toujours le même cinglé, à part ça, tu sais, tu ne me déranges plus maintenant. Moi, les histoires de chez les Villemin, tu sais, je n'en ai rien à foutre, hein.
Jacky remet une pièce dans la machine de la cabine téléphonique.
- Quand les flics viendront chez toi, c'est toi qui seras arrêtée la première. Parce que jusqu'à maintenant, j'avais bien manigancé. Tout repose sur ton père et sur toi. Donc, ils savent bien qu'il y a toujours une vengeance, donc ils vont croire que c'est vous, vu qu'ils étaient tous complices. Liliane répond ;
- Les gendarmes savent très bien que j'ai des problèmes ailleurs, mon pauvre petit. Je me fous bien pas mal des Villemin. Si tu savais tout, tu ne sais pas tout. Ha, t'es bien feint là.
- Elle avance, ta baraque ? Tu vas bientôt déménager ?
Seuls Jacky et Liliane savent qu'ils vont bientôt déménager.
- Qu’est-ce que ça peut te foutre, hein, Jean-Marie ?
Liliane essaye de remettre les soupçons sur Jean-Marie, sauf qu’elle se rend compte que ça n’a pas de sens. Jean-Marie a déjà enregistré des appels avec le corbeau.
- Y a pas de Jean-Marie qui compte. Dit le corbeau, Jacky.
- Dis, hé, hein ! À d’autres, mais pas à moi, hein.
- C’est certain, puisque t'es le seul que jusqu’à maintenant a été… Pourquoi… c’est lui-même qu'il lui disait le mec au téléphone, puis lui il était bien aussi dedans comme vous. Puisque toi, tu t’es rendu(e) avec le bâtard d’à côté. Jean-Marie descendu, je serai mieux vu dans la famille Villemin. Parce que dans la boîte (en parlant à l’usine mais coupé par Liliane)
– Pourquoi lui ?
Jacky de nouveau se trompe il a utilisé le « je », alors qu’il devait parler du bâtard. Liliane est confuse et ne sait pas comment rattraper la connerie de Jacky. Elle change de stratégie.
- Pourquoi t’es mal vu ? T’es comme Jacky, t’es mal vu ? Qu’est-ce que ça peut faire ? Il n’y a pas que les Villemin sur terre. On a des amis, hein ? On n’est pas obligés d’avoir que de la famille, hein ? Ça ne nous empêche pas de vivre. Pourquoi t’as envie d’être bien vu ?
Toi, ce n’est pas tes parents. Jacky, tu lui as demandé son avis ? Il n'a pas envie de voir ses parents peut-être ? Jacky s'en fout, hein ! Jacky, ce qu’il fait, il cherche son vrai père, hein ! Tu comprends ? Parce que lui, sa famille, c’est son père d’abord.
- Ouais, mais il aura du mal à le trouver. Elle en a tellement eu sur le dos, la Monique… qu’elle aura du mal à trouver que c’est son père. C’est la putasse de tout le monde…
- T’en es sûr ?
- Renseigne-toi à Aumontzey. Tu verras bien ce que les gens pensent de la Monique, avec son premier bâtard.
- Pourquoi ? Elle en a eu d’autres ?
- Elle en a un deuxième, et ça se voit parce que son père, il n'est pas si aimé que ça… et dans Aumontzey, donc le deuxième bâtard, ça peut être Michel ou Jacqueline Gilbert ou Jean-Marie… il est dans Aumontzey leur père. C’est lui que tu recherches, tu n’as qu’à le trouver. Il est à Aumontzey, son père ?
- Elle vous a toujours raconté des conneries. Il n’y a jamais eu plus de Thiébaut que de beurre au cul.
Jacky se contredit par rapport à son appel à Jean-Marie où il dénonce Thiébaut comme le père de Jacky.
- Et c’est qui, son père ? Tu le sais ? Parce que Jacky, ce qui le rend malheureux, c’est son père, figure-toi. Sa mère et l’autre, il s’en fout, mais c’est son père qu’il voudrait bien connaître.
- Qu’il demande la vérité à sa mère ! Parce qu’elle aussi, elle ment. Elle dit que c’est Thiébaut même à son vrai mari, mais elle ne veut pas dire qui c’est le mec d’Aumontzey, vu qu’elle c'est envoyé encore souvent en l’air avec lui, et qu’elle a eu un deuxième jeune avec.
- Dis donc, ce ne serait pas toi le père de Jacky ?
Liliane réitère en essayant de remettre les soupçons sur Thiébaut.
- Ben, à toi de deviner. Pourquoi que sa mère a toujours eu peur de la vérité ? Parce que je l’ai coincée une fois quand elle allait aux courses. Et je lui ai dit que je remettrai tout à l’air… Que tout le monde saurait la vérité.
- Oui, mais pourquoi tu t’en prends à tous les gosses ? Tu ne devrais pas. Et puis nous mettre ça sur le dos… Pourquoi ? On n’est pas méchants, nous. On ne fait pas de mal aux gens. On laisse vivre le monde. Pourquoi tu nous fais du mal comme ça ? Laisse-les pour ce qu’ils sont. Même s’ils ne t’aiment pas, il y en a d’autres qui t’aiment, hein ? Si t’as besoin de téléphoner…
Liliane est au courant qu’il a l’intention de faire du mal à un gosse.
- Ça ne sera peut-être pas découvert…
Liliane lui parle comme si c’était un petit enfant.
- Écoute voir : si t’as besoin de téléphoner, de te confier à quelqu’un, n’hésite pas. Mais ne nous fais pas de mal, hein ? Tu comprends, nous on est en train d’acheter une maison. Tu sais la vérité. On vient d’aller signer, alors ne nous mets pas dans la merde. On ne demande qu’une chose, c’est d’être heureux tous les trois. Les autres, on s’en fout, tu sais.
- Y a qu’au chef que je vais lui en faire.
Liliane rechange de stratégie.
- Écoute voir, écoute-moi. Tu veux leur faire du mal, mais tu ne nous le mets pas sur le dos. Tu te rends compte, tout le mal que tu nous fais, hein ? Les gendarmes sont venus ici et moi ils m’ont montée à la brigade, ils m’ont accusée et j’en suis tombée malade !
Liliane n’est pas contre que le corbeau fasse du mal aux Villemin, mais elle ne veut pas qu'il remette ça sur leur dos.
L’appel se coupe, plus de pièce dans la machine mais il a oublié de parler de l’essentiel. Menacer le chef. Jean Marie sa grande frustration.
-j’en ai plus besoin, son frère c’est ce qui fait maintenant…. je vais lui faire la peau, surtout que maintenant, c’est la bonne saison et puis je tuerai sa femme et tout vous retombera sur le dos… et moi j’irai même à son enterrement. Je m’en lave les mains.
Il raccroche.
Dans cet appel, le corbeau se perd : d'une part, il semble vouloir disculper Liliane en suggérant qu'elle n'est pas le corbeau, et d'autre part, il cherche à la faire passer pour coupable en lui remettant la responsabilité sur le dos. Le corbeau veut la défendre et la discréditer en même temps.
Est ce un appel authentique ? D’après Liliane, la date de cet enregistrement est estimée en mars 1984, soit 6 mois avant le drame. Mais cet enregistrement n'a été connu qu'après la mort de Grégory, la date exacte n’est que la parole de Liliane. Est ce qu’il a été fait avant ou après le meurtre car elle parle de l'intention du corbeau de faire du mal au gosse? Rien n’est sur...
Concernant l’enregistrement, le bruit de l’horloge s’arrête quand Liliane parle et reprend quand le corbeau parle. C’est une mise en scène d’une discussion prévue et organisée. On constate également qu’à aucun moment les voix se croisent où se superposent. C’est-à-dire que chacun parle à son tour sans que l’autre n’intervienne.
Il s’avère donc que cet enregistrement a été trafiqué.
Juin 1984
Murielle Bolle, l’avant dernière d’une fratrie de 10 enfants, va habiter chez une de ses sœur Marie-Ange et son mari Bernard. La journée, elle va au collège de Bruyères et quand elle rentre à la maison, elle s’occupe de leur fils Sébastien. Elle a pris la chambre d’une autre sœur Isabelle qui s’occupait précédemment de Sébastien. Muriel est aussi dévouée pour s’occuper de sa maman qui a le diabète. Bernard, quant à lui, a déjà acquis deux maisons, des terres, des terrains, et gagne très bien sa vie. Il a une excellente réputation à l'usine à Granges-sur-Vologne.
Septembre 1984
Après quatre ans d’attente, Bernard Laroche délégué du personnel à la fa filature de tissage à Granges sur Vologne, devient contremaitre.





